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La bonne prise en charge du trouble de stress post traumatique



comment prendre en charge le stress post traumatique
trouble de stress post traumatique

En 2021, en France, selon l'Assurance maladie, le nombre d’accident du travail atteint 604.565 accidents dont 39.000 accidents graves et 696 mortels sur leur lieu de travail ou dans l'exercice de leur fonction (chiffre qui exclut de plus les accidents survenus sur le trajet domicile-travail ou les maladies professionnelles). 


La prévention primaire est évidemment primordiale pour limiter ce phénomène. Cependant, lorsque celle-ci n'est pas mise en place ou échoue et qu’un événement grave survient, les personnes exposées pourront être profondément choquées, traumatisées et développer un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Les conséquences de tels évènements peuvent venir bouleverser la vie professionnelle mais également personnelle. 


Cependant et heureusement, nous soulignons que toutes les victimes ne développeront pas de TSPT. Environ 20% des personnes exposées à un événement traumatique développent un tel trouble.


À ce jour, les évènements comme les faillites d’entreprise, le harcèlement moral ou sexuel, la violence physique sont exclus des évènements permettant de poser un diagnostic de TSPT selon le manuel diagnostique actuel (DSM-V). Ces évènements génèrent pourtant potentiellement des symptomatologies post-traumatiques. En attendant des études complémentaires, il est, nous pensons, raisonnable de pouvoir appliquer les traitements qui ont été validés pour le TSPT dans ces situations là.


Dans le cas d’évènements graves et potentiellement traumatiques (témoin ou victime d’agression, de violence, d’accident grave du travail ou de la vie..), il est donc possible d’intervenir auprès des personnes victimes.


Trouble de stress post traumatique : les protocoles

Il est normal dans les premiers moments post-évènement de vivre des intrusions (flash-back), de voir son sommeil, ses cognitions ou son humeur troublés… Le temps permet souvent naturellement à l’individu d’intégrer le souvenir et de limiter les troubles consécutifs, notamment le trouble de stress post-traumatique (TSPT).


Concernant les interventions psychologiques pouvant être proposées, actuellement, il n'y a pas de méthode dont l'efficacité a pu être vérifiée pour la prévention du TSPT. Il y a plusieurs années la méthode du débriefing pratiqué dans les heures ou jour après le trauma était conseillée mais on sait aujourd'hui qu'elle n'est pas efficace.


L’état des données scientifiques actuel démontre que certains aspects du protocole de debriefing psychologique (notamment le Critical Incident Stress Debriefing Model (CISD) - 2 à 3 jours après l'événement, d’une durée de 2 heures), semblent en réalité favoriser l’apparition d’un TSPT (Gist, 2015 ; Kenardy, 2000 ; Lohr et coll., 2015 ; Rose et coll., 2002 ; Van Overmeire, 2020). 


Le protocole prévoit de proposer aux personnes victimes d’exprimer très rapidement après l’exposition à l’événement traumatique, leurs vécus expérientiels de la situation en groupe. Or, ceci pourrait :

  • En modifier le souvenir et en empêcher l’intégration naturelle ;

  • En l’évoquant ou l’entendant évoquer par un collègue au cours de la séance, le rendre encore plus traumatisant (Paterson et coll., 2014).


Un cadrage différent et une intervention ciblée plus opérants

Cependant, une aide concrète peut être proposée à la personne qui évite les écueils cités. L’objectif majeur à ce moment-là est de permettre à la personne de se sentir soutenue et de pouvoir faire face.


Dans le cadre d’une rencontre individuelle auprès des salariés, nous proposons un espace d’écoute avec pour objectifs de réduire la tension en exprimant leurs émotions, d’augmenter le sentiment de sécurité en les prévenant des conséquences psychologiques possibles de l'événement et d’apporter un soutien tangible et émotionnel. 


Il est également possible de transmettre à l’entourage proche (professionnel voire personnel) de la psycho-éducation sur les symptômes, et des conseils pratiques quant aux diverses façons de soutenir adéquatement et positivement leurs proches après un tel événement. 

Il est primordial de promouvoir au travail, et hors travail, un environnement soutenant.


Une attention est particulièrement portée aux salariés qui présenteraient des facteurs de risques aggravant le TSPT à savoir : ceux ayant vécu de fortes réactions physiques d’anxiété, des réactions émotionnelles négatives, de la dissociation au moment de l'événement, un état de stress aigu suite au trauma ou encore ceux qui ont un faible réseau de soutien.


Au-delà d’un mois après l’exposition, si un TSPT était détecté, les données probantes appuient actuellement l’efficacité d’interventions psychologiques. Elles recommandent, entre autres, que les individus victimes d’un TSPT reçoivent un traitement cognitif et comportemental incluant de l’exposition et/ou de la thérapie cognitive ciblé sur l’évènement traumatique d’une durée de plusieurs séances en individuel.


Des solutions de soutien et prise en charge existent donc, qu’il est important de connaître afin de mettre en œuvre les pistes d’action adéquates en préservation de la santé psychiques des personnes.


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