De nombreuses études comme celle menée par Opinionway en juin 2023 confirme une tendance de fond ressentie autant par les salariés que les employeurs : les Français ont modifié leur rapport au travail (source : https://www.sia-partners.com/system/files/document_download/file/2023-07/OpinionWay%20pour%20Sia%20Partners%20-%20Les%20Fran%C3%A7ais%20et%20le%20rapport%20au%20travail%20-%20Juin%202023_0.pdf).
Depuis la crise de Covid de mars 2020, on assiste à une transformation profonde de l’état d’esprit et des attentes vis-à-vis du travail. Il faut dire que les crises se sont enchaînées mettant sous tension la gouvernance et la gestion des organisations, des moyens, des équipes et les individus.
Un environnement éprouvant.
Travailler au cœur de systèmes contraignants, où les injonctions paradoxales s’enchaînent dans un climat interne et externe de crises et de souffrances relève du défi.
Il est demandé au salarié d’être excellent au quotidien mais de ne pas devenir le leader, de faire toujours plus vite mais de ne pas faire cavalier seul, d’apprendre de ses erreurs mais sans trop en faire, d’être sympathique et bienveillant mais d’être ferme et directif pour tenir les délais, de laisser ses affaires personnelles à la maison mais d’accepter les « pétages » de plomb de son collègue, … Le système peut rendre fou.
Dans ces conditions de travail, que reste-t-il à nos managers pour conduire l’action, organiser le travail, fédérer les équipes et construire un cadre à peu près serein et de confiance pour tenter malgré tout d’avancer – sans parler de performer… ? -
Et si apprivoiser ses émotions pouvait aider ?
Les émotions sont les moteurs de nos comportements.
Mais au fait, ce sont quoi les émotions ?
Les émotions sont des réactions complexes qui impliquent le cerveau, le corps et le comportement. Elles sont déclenchées par des stimuli internes ou externes, tels qu'une pensée, un souvenir, une sensation physique ou un événement. Le fonctionnement d'une émotion se déroule en plusieurs étapes :
1. La perception : un stimulus est perçu par les sens.
2. L'évaluation : le cerveau évalue le stimulus et lui attribue une signification.
3. La réponse : le cerveau déclenche une réponse émotionnelle, qui peut être physique, cognitive ou comportementale.
Les réponses physiques aux émotions sont souvent les plus visibles. Elles peuvent inclure des changements physiologiques dans la fréquence cardiaque, la respiration, la tension musculaire, la pression artérielle, la température corporelle et la sudation.
Les réponses cognitives aux émotions sont les pensées et les sentiments qui accompagnent l'émotion. Elles peuvent inclure des pensées positives ou négatives, des souvenirs, des images et des croyances.
Les réponses comportementales aux émotions sont les actions que nous entreprenons en réponse à l'émotion. Elles peuvent inclure des expressions faciales, des gestes, des paroles et des actions. L’énonciation et la différentiation entre les émotions sont l’objet de débats scientifiques encore en réflexion (de Ekman à Plutchnik et Feldmann Barrett).
Cependant, afin de nous centrer sur l’intérêt pratique d’enrichissement du vocabulaire émotionnel et ainsi mieux discriminer ce que l’on ressent, nous pouvons nommer les émotions primaires généralement considérées au nombre de six : la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise et le dégoût. Les émotions secondaires quant à elles sont des émotions plus complexes telles que l’admiration, l’anxiété, l’émerveillement, le malaise, l’ennui, le calme, la confusion, l’intérêt, la surprise… Elles peuvent être plus subtiles et difficiles à identifier.
De façon générale, les émotions jouent un rôle important dans notre vie puisqu’elles nous aident à interpréter le monde qui nous entoure, prendre des décisions, construire des relations, exprimer nos besoins et nos désirs.
Les émotions peuvent être positives ou négatives. Les émotions positives peuvent nous procurer du bien-être et nous motiver. Les émotions négatives, telles que la colère et la tristesse, peuvent être désagréables, mais elles peuvent aussi nous aider à apprendre et à grandir.
De l’importance d’accueillir et d’accepter ses émotions et comment gérer ses émotions ?
Ainsi, la capacité à percevoir et accepter ses émotions de manière adaptée est importante pour un bon fonctionnement social et psychologique et pouvoir nouer des relations professionnelles de qualité, constructives et profitables.
La compréhension des émotions peut donc apparaître comme une compétence nouvelle et une clé d’entrée pour questionner voire modifier ses relations interpersonnelles. Nécessairement, le milieu professionnel est un espace de vie et d’émotions et apprendre de ses émotions peut offrir au collectif de travail des voies de développement puissantes pour répondre à un enjeu crucial : savoir travailler ensemble.
Dans un système devenu globalisé, hyperconnecté et labile des relations entre individus sachant comprendre le sens de leurs ressentis émotionnels permettent des liens authentiques et s’avèrent à l’origine de mode de fonctionnement adapté pour répondre aux défis actuels.
Appréhender d’abord ses propres émotions pour ensuite comprendre celles de ses collègues est une réponse pragmatique pour faciliter la communication et l’interaction et se libérer de la tyrannie de nos émotions.
Travailler sur ses émotions, les identifier, les accueillir, les réguler et les transformer sont des capacités à forte valeur ajoutée, à rajouter à la liste des soft skills tant recherchés par les recruteurs et les DRH.
Komentar